Contribution à un renouvellement de la pneumatologie dans les réflexions œcuméniques sur la mission et l'évangélisation
Jacques Matthey
Jacques Matthey, responsable pour l'étude de la mission au Conseil œcuménique des Églises, prolonge les travaux de la 13e Conférence mondiale sur la mission et l'évangélisation (Athènes, mai 2005) par une série de propositions pour un renouvellement de la pneumatologie, soit la théologie de l'Esprit Saint. Celle-ci est en passe de quitter la périphérie pour venir au centre de la réflexion missiologique. La participation effective des orthodoxes à ces travaux en constitue un signe annonciateur. M. Matthey cite longuement la professeure Kirsteen Kim, qui établit très prudemment une liste de critères pour le discernement de l'Esprit, contre toute dérive découlant de postures éventuellement exaltées, fussent-elles évidemment de bonne foi.
« À Canberra, on a parlé de l'Esprit, à Athènes on l'a invité ». Cette affirmation d'un des observateurs avisés de la conférence d'Athènes peut se lire à plusieurs niveaux.
Elle est certainement liée au style de la conférence. Les organisateurs avaient tenté d'imaginer une conférence différente des conférences missionnaires classiques. Le déroulement du programme de la conférence devait refléter le thème et offrir aux participants un espace où des expériences même limitées de guérison et de réconciliation pouvaient se produire, La structure et la logique du programme étaient imbibées d'une atmosphère de spiritualité : les participants se sont réunis deux fois par jour, matin et soir, en petits groupes de partage biblique et inter-personnel (« home groups » en anglais). Pour la première fois dans l'histoire des conférences missionnaires, un comité de préparation avait été chargé de coordonner l'ensemble de la vie spirituelle de la conférence et non seulement de préparer les célébrations liturgiques. Pour la première fois également, des conseillers spirituels en provenance de diverses cultures et confessions étaient à la disposition des personnes, et cela dans le cadre du programme officiel de la conférence, afin de permettre, si besoin était, d'offrir un espace plus intime encore que les petits groupes de partage. Dans l'ensemble, la conférence a été aussi vécue comme un espace de croissance spirituelle. ............................