Le Pari(s) de l’Espérance
Regards sur la création d’une Église contemporaine à Paris


Gabriel Monet

Animée par un souci d’adapter l’Église aux attentes contemporaines, la Fédération des Églises adventistes du Nord de la France a décidé en 2001 d’implanter à Paris une Église expérimentale. Le pasteur chargé de ce projet pionnier, Gabriel Monet, en explique ici les motivations de départ et en précise les objectifs. Il relate ensuite les étapes du lancement de l’« Église de l’Espérance », les moyens mis en œuvre, met en évidence certaines spécificités tant au niveau de la prédication que de l’évangélisation et donne les premiers éléments d’évaluation.

Connaître le Christ et le faire connaître, voici le défi qui est celui de l’Église depuis toujours   Le relever est la passion de tous ceux qui ont été transformés par l’espérance que Jésus apporte à la vie. Mais après bientôt deux mille ans d’existence pour l’Église chrétienne, vivre sa foi en Église reçoit de moins en moins d’écho dans la société postmoderne qui nous entoure. Si la spiritualité reste d’actualité, il semble que les Églises ne soient plus forcément perçues comme le lieu idéal de son expression. Parce que l’Église touche de moins en moins nos contemporains, elle se cherche. Cette quête de sens passe parfois par un repli identitaire, par une recherche de ce qui a fait le succès du passé, par des tentatives de moderniser des traditions bien ancrées ou par l’implantation d’Églises nouvelles.

Nos objectifs

C’est dans cette dernière perspective qu’a été décidée en 2001, dans le cadre de la Fédération des Églises adventistes du nord de la France, l’implantation à Paris d’une nouvelle Église, parfois appelée « expérimentale », afin d’explorer de nouvelles manières de « vivre l’Église ». Ce projet a pris le nom d’« Église de l’Espérance ». Du reste, si adapter l’Église aux besoins de nos contemporains a pour objectif de permettre à des personnes encore sans Église de trouver l’occasion d’entrer dans une démarche relationnelle avec Dieu, cette adaptation peut aussi correspondre aux besoins des personnes déjà engagées dans l’Église, car nous sommes des « contemporains » parmi d’autres. Surtout, penser l’Église, c’est d’abord penser à des gens, car comme l’exprime Dan Kindball : « un défi fondamental et crucial pour l’Église émergente est d’enseigner aux personnes qu’elles sont l’Église et non simplement qu’elles y vont ou y assistent ».
    Afin de pouvoir exprimer et partager clairement ce pour quoi l’Église de l’Espérance a été créée et pour que ses objectifs soient identifiables, nous avons résumé la raison d’être de notre Église dans une déclaration de mission :
    « L’Église adventiste de l’Espérance s’est donnée pour mission de permettre au plus grand nombre de découvrir l’espérance que Dieu apporte à la vie, en invitant à l’adoration commune du Dieu créateur, en favorisant l’enrichissement mutuel et le développement personnel à la ressemblance du Christ, en encourageant un engagement de compassion envers ceux qui souffrent, et en témoignant d’une expérience spirituelle équilibrée et pleine de joie ».
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