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Perspectives missionnaires n° 52

Jean-Marie Aubert,
Président de l'AFOM


Je suis heureux, au nom de l'Association Francophone Œcuménique de Missiologie, de présenter les Actes de la troisième conférence européenne de missiologie qui s'est tenue à Paris du 24 au 28 Août 2006 sur le thème  : L'Europe, après les Lumières  : oser la mission dans une Europe qui se construit.

Cette rencontre avait été préparée depuis deux ans en partenariat soutenu avec les associations européennes membres de IAMS, International Association for Mission Studies. Il s'agit de British and Irish Association for Mission Studies (BIAMS), Central and Eastern European Association for Mission Studies (CEEAMS), Deutsche Gesellschaft für Missionswissenschaft (DGMW), Missions Wissenschaftliches Institut (MWI) et Nordic Institute of Mission and Ecumenical Research (NIME). La conférence a été réellement co-organisée par l'ensemble de ces associations que je remercie de leur collaboration à la fois efficace et fraternelle.

Nous étions cent vingt-cinq théologiens issus de vingt-six pays d'Europe et de pratiquement toutes les Églises chrétiennes existant sur le continent européen, accompagnés par quelques théologiens venus des autres continents, réunis pour partager notre expérience et notre réflexion concernant la mission dans l'Europe marquée par les conséquences du Siècle des Lumières.

Un point remarquable de cette conférence a été la présence de nombreux jeunes théologiens notamment parmi les participants venus d'Europe de l'Est ou du Nord. L'Europe du Sud, par contre, a été trop peu présente, malgré nos efforts pour des invitations ciblées, essayant de profiter de la situation charnière de la France entre l'Europe latine et l'Europe anglo-saxonne.

Les représentants des autres continents ont pris leur part dans la recherche commune, apportant des contrepoints essentiels à notre démarche, nous rappelant que la mission est de partout à partout, et que personne n'est jamais missionnaire tout seul.

La missiologie se construit dans le croisement des perspectives entre christianisme et cultures, c'est tout l'enrichissement de la révélation chrétienne apportée par l'annonce du même Évangile à tous les peuples, comme dans le croisement entre les différentes traditions chrétiennes et c'est toute la richesse de l'interrogation réciproque entre les Églises se réclamant du Christ.

Il s'agit de la troisième conférence des associations européennes de missiologie membres de IAMS. La première conférence, à Stavanger en Norvège, a été organisée sous l'égide du Nordic Institute of Mission and Ecumenical Research (NIME) en août 1998 sur le thème  : «  le christianisme dans des sociétés multi-religieuses, perspectives missiologiques  ». La seconde conférence tenue à Halle en Allemagne sous la responsabilité de la Deutsche Gesellschaft für Missionswissenschaft (DGMW) en août 2002 s'était donné pour but d'explorer «  l'Europe post-moderne, contexte et mission  » (1). La conférence de 2006 a donc pour thème  : L'Europe, après les Lumières  : oser la mission dans une Europe qui se construit (ou qui se cherche  !).

La plupart des intervenants, membres ou non de nos associations européennes de missiologie, ont pu vivre les quatre jours de rencontre et apporter leur point de vue non seulement au cours de leur exposé, mais aussi dans les groupes de travail programmés, comme dans les discussions de couloir dont nous savons qu'en de telles circonstances, elles sont particulièrement importantes.

Tout au long de ces quatre jours, nous avons eu l'occasion d'approfondir notre réflexion sur la mission des Églises dans l'Europe actuelle  : l'Évangile est-il encore une proposition de salut aujourd'hui pour une Europe ouverte sur le monde, et à quelles conditions  ?




1. Les Actes ont été publiés dans Swedish Missiological Themes, vol. 86 (1998), n° 4 et vol. 90 (2002), n° 4.