BRÈVES

I – CONFÉRENCES ET COLLOQUES

Événements à venir

3e conférence des associations européennes de missiologie

Du 24 au 28 août à Paris,  « L’Europe, après les Lumières : oser la mission dans une Europe qui se construit… ». – L’Europe qui se cherche reconnaît ses racines religieuses, chrétiennes pour une part, tout autant que sa dépendance par rapport aux Lumières qui ont ouvert une nouvelle étape pour elle mais aussi pour l’ensemble des continents, et préparé l’actuel changement de paradigme dans une globalisation accélérée de la planète.
L’Évangile est-il encore proposition de salut aujourd’hui pour une Europe ouverte sur le monde ? À quelles conditions ? Les intervenants seront issus des différentes régions et dénominations chrétiennes de l’Europe. – http://www.afom.org

Colloque 2006 du Crédic

Bayonne, du 29 août au 2 septembre 2006, sur le thème : « Les dynamiques spirituelles du mouvement missionnaire contemporain (xixe-xxe siècle) ». Il permettra de s’interroger sur « l’énergie spirituelle » qui anime ceux qui vont et surtout restent en mission. Les exposés présenteront des panoramas historiques, des hauts-lieux de spiritualité missionnaire, des modèles de formation spirituelle en et hors d’Europe, quelques portraits de personnalités marquantes. Les actes des colloques du Crédic sont publiés chez Karthala dans la collection Mémoire d’Églises. – Pour tous renseignements : marc.spindler@numericable.fr

Centenaire de la Conférence missionnaire d’Edinburgh 1910-2010

Dans le cadre de la préparation de ce Centenaire, le « Yale-Edinburgh group » sur l’histoire du mouvement missionnaire et du christianisme non occidental tiendra sa rencontre annuelle du 29 juin au 1er juillet 2006 sur le thème : « La vue, l’ouïe, le toucher : expressions matérielles, artistiques et musicales de la mission ». Médiateurs culturels entre l’Occident et les cultures non occidentales, les missionnaires ont apporté dans leurs bagages les éléments d’une nouvelle culture matérielle. Tout d’abord dans la vie quotidienne, à côté d’autres : vêtements, architecture, livres et matériel d’écriture, imprimerie, nouvelles technologies agricoles, machinerie industrielle. Mais aussi dans leur propre domaine d’activité : célébration du culte chrétien, liturgies, proclamation, enseignement. Sur ce terrain, ils ont été à l’origine de nouvelles formes d’architecture, de musique, et d’iconographie, produisant d’abord de simples copies des modèles occidentaux, puis s’en démarquer progressivement au profit de formes originales.
Cette rencontre sera l’occasion d’explorer les différents aspects de ces échanges culturels, en mettant en évidence les influences réciproques, car les missionnaires ont eu eux aussi à s’adapter aux cultures matérielles des sociétés où ils se trouvaient.
http://www.library.yale.edu/div/2006theme.htm   et   http://www.library.yale.edu/div/2006y-einfo.htm

Des royaumes en concurrence : les femmes, la mission, la nation et l’Empire américain : 1812-1938 (Competing Kingdoms : Women, Mission, Nation, and American Empire)

Une conférence internationale au Rothermere American Institute, Oxford, Royaume-Uni, du 27 au 29 avril 2006. « Etude de genre », elle visera à mettre en lumière les activités des femmes missionnaires dans le contexte de l’émergence d’un « Empire américain ». – http://womenandmission.binghamton.edu/

Empires of Religion, University College Dublin, Dublin, Irlande, 20-21 juin 2006

La conférence s’intéressera à la façon dont les cultures religieuses britanniques se sont exportées dans l’Empire et sont devenues partie intégrante de sociétés d’immigrants : en particulier l’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud. Non seulement l’anglicanisme officiel, mais aussi  le catholicisme irlandais, le non-conformisme anglais et gallois, le presbytérianisme écossais et irlandais, l’orthodoxie, le judaïsme et les cultes ésotériques comme la théosophie et le spiritisme. Quels rôles ont joué ces diverses identités religieuses dans le renforcement des liens au sein  même de l’Empire dans le monde colonial des 19e et 20e siècles ? –  http://www.ucd.ie/austud/confrences/empreligion.htm

Troisième Rassemblement Œcuménique Européen (RŒ3)

Thème central : « La lumière du Christ illumine tous les humains – Espoir de renouveau et d’unité en Europe ». Il est organisé sous l’égide de la Conférence européenne des Églises (KEK : www.cec-kek.org) et du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE : www.ccee.ch ). Il est conçu comme un cheminement en quatre étapes réparties entre le début 2006 et la fin 2007.
Première étape : à Rome du 24 au 27 janvier 2006, 150 délégué(e)s réunis sur le thème « Redécouvrir une nouvelle lumière dans le Christ crucifié et ressuscité sur la voie de la réconciliation entre chrétiens d’Europe ».
Deuxième étape entre Pentecôte 2006 et début 2007 sous la forme de rencontres organisées au niveau local, national ou régional et mettant l’accent sur le renouveau dans l’unité.
Troisième étape à Wittemberg, Allemagne, du 15 au 18 février 2007 : « Rédécouvrir le don de la lumière que l’Évangile du Christ représente pour l’Europe actuelle ». Elle réunira les délégués des Églises, des Conférences épiscopales, des organismes, communautés et mouvements œcuméniques
Dernière étape à Sibiu, Roumanie, du 4 au 9 septembre 2007 et devrait réunir environ 3000 délégué(e)s. –  http://www.eea3.org/

Événements passés

Assemblée générale du COE à Porto Alegre

La 9ème Assemblée du COE s'est tenue du 14 au 23 février 2006 à Porto Alegre, Brésil. Elle a réuni plus de 4000 participants, parmi lesquels 691 délégués des 348 Églises membres du COE, des représentants et des observateurs d’autres Églises, organisations et mouvements. C’était la première Assemblée à se tenir en Amérique latine depuis la création du Conseil en 1948. Le texte « Appelés à être l’Église une », adopté par l’Assemblée, exhorte le COE et ses Églises membres à donner la priorité aux questions de l’unité, de la catholicité, du baptême et de la prière. Les délégués ont appelé à des efforts renouvelés pour manifester une unité visible de l’Église, afin que le mouvement œcuménique offre au monde un « message chrétien cohérent et habité par la grâce ». Les programmes se recentrent, prioritairement, autour de quatre domaines d’engagement : l’unité, la spiritualité et la mission, la formation œcuménique – particulièrement en faveur des jeunes –, la justice mondiale, et l’apport d’une voix crédible et d’un témoignage prophétique au monde. Pour le pasteur Walter Altmann (Église Evangélique Luthérienne du Brésil), président du comité d’orientation des programmes, « le COE devrait en faire moins, mais le faire bien, dans une approche intégrée, coopérative et interactive ». Appelant à une base théologique plus solide dans tous les domaines d’activités, les délégués ont aussi soulevé le besoin d’une planification globale des programmes du COE et d’une stratégie de communication qui encourage les Églises à s’engager et à s’approprier les activités du Conseil ». L’Assemblée a demandé que le COE élargisse théologiquement son travail, connu sous le nom d’AGAPE, sur des alternatives à la mondialisation. – http://www.oikoumene.org/fr/home.html   et   http://www.wcc-assembly.info/fr/welcome.html

Atelier de missiologie du Centre de Documentation et de Recherche sur Religion, Culture et Société de l’Université catholique de Leuven (KADOC)
Cet atelier, sur le thème : « Missiologie, Science et Modernité : Interaction et comparaison des missions protestantes et catholiques. 1850-1939 », a réuni une trentaine de chercheurs (historiens, anthropologues, théologiens) à l’Academia belgica, Villa Borghese, à Rome, du 1er au 4 mars 2006. Ils se sont interrogés sur les origines et les caractéristiques de la missiologie comme science des points de vue catholique et protestant. Les bases épistémologiques de la missiologie ont été précisées : à la fois une discipline théologique et un tentative de théoriser la diffusion et la contextualisation du christianisme. Actes à paraître à l’automne 2006. – jan.demaeyer@kadoc.kuleuven.be

II – PRÉSENTATIONS D’OUVRAGES


Jean-François Durand, Jean Sévry (éd.), Faits religieux et résistances culturelles dans les littératures de l’ère coloniale, Paris/Pondicherry, Kailash, 2005.

Fruit d’un colloque de la Société Internationale d’Étude des Littératures Coloniales (SIELEC) réuni à Montpellier en mai 2004, ce livre tente de combler une lacune : montrer qu’existe une littérature de l’époque coloniale qui met en scène la résistance à la pénétration coloniale extérieure à partir du fait religieux. Dans ce livre, l’islam tient une place importante tant il fut en Afrique du Nord, au Sahara et dans Afrique de l’Ouest un facteur de résistance à l’occidentalisation peu christianisée. En revanche, en Afrique noire et à Madagascar, on voit poindre une résistance à la christianisation qui ressortit autant de la mécompréhension des phénomènes de résistance par les missionnaires eux-mêmes que de la manière tantôt passive (non-coopération), tantôt active (syncrétisme ou millénarisme de populations christianisées). L’ouvrage se termine par l’évocation de figures européennes de résistance à la conquête, à l’esclavage, à la colonisation, à l’exploitation. Elle permet de croiser les regards de la littérature coloniale proprement dite et d’écrits d’investigation qui ont nourri le discours anti-colonialiste.  J.-F.  Zorn

Claude Prudhomme, Missions chrétiennes et colonisation, XVe – XXe siècle, Paris, Cerf, 2004.

L’historien lyonnais reprend, avec brio et concision, le problème des relations complexes entre mission et colonisation, problème rendu difficile à cause de l’opinion souvent partagée d’une collusion systématique de la colonisation européenne et de la mission chrétienne. En étudiant dans la longue durée les relations entre mission et colonisation, l’auteur montre que si, au xvie siècle, ces relations furent basées sur une association jugée nécessaire, elles passent au xxe siècle à un stade de collaboration  conditionnelle, dans laquelle les missions n’ont pas toujours pu facilement tirer leur épingle du jeu. La déconnexion se fait au xxe siècle, mais à ce moment-là, on se demande si la mission n’est pas terminée, de sorte que les missiologues doivent rebondir à l’aide de nouveaux concepts tels que l’inculturation et la contextualisation. L’analyse fait systématiquement référence aux perspectives catholiques et protestantes de la mission, une heureuse comparaison qui ne permet cependant pas de dire que l’un des confessions s’est mieux départie que l’autre de l’ambiguïté de l’aventure missionnaire. J.-F. Zorn

Philippe Barbarin (dir.), La Mission, Conférences de Carême de Fourvière, Lyon, Parole et Silence, 2006.

Cette année l’Église catholique de Lyon a consacré ses conférences de Carême au thème de la mission. Elle est, aux dires même du cardinal Barbarin qui introduit l’ouvrage, « un lieu source pour la vie d’un diocèse » à l’occasion de l’année de la mission. Des figures missionnaires ont été choisies pour illustrer ce thème, présentées par des acteurs ou des experts de la mission. Mission et dialogue incarnés par la figure de Charles de Foucauld, présenté par le P. Jacques Levrat, spécialiste du Maghreb et d’islamologie. Mission et grandes religions l’Asie illustrées par Mgr Bienvenido. Tudtud présenté par Michel de Gigord, prêtre diocésain après avoir été missionnaire en Malésie. Mission au près, mission au loin : une même exigence d’après le pasteur réformé Hébert Roux présenté par Jean-François Zorn, professeur de missiologie. Mission et communauté, la mission en Amérique latine à travers la figure de Mgr Romero présenté par Margarita Deliot, franciscaine missionnaire de Marie. La mission d’évangélisation : primat de la sainteté, de la prière, des sacrifices, illustrée par Pauline Jaricot, présentée par Mgr Robert Sarah, secrétaire de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Le choix des biographies donne à cette série de conférences un visage très diversifié à la mission. J.-F. Zorn

Alex Zanotelli, Avec ceux qui n’ont rien, Paris, Flammarion, 2006

Prêtre italien, membre de la congrégation des Comboniens, AZ nous offre un témoignage de vie pour le moins dérangeant, en même temps qu’une réflexion très personnelle sur le sens de l’engagement missionnaire. AZ a fait le choix de vivre à Korogocho, l’un des plus grands bidonvilles de Nairobi, dans un contexte qu’il qualifie d’«  insensé, de souterrain de la vie et de l’Histoire ». C’est là, dans un quotidien vécu aux côtés des populations les plus démunies, qu’il relit les Ecritures et qu’il fait la découverte d’un Dieu faible, souffrant et présent avec ceux qui souffrent mais aussi d’un Dieu qui appelle chacun à se mettre à la suite du Christ pour transformer les situations d’injustice. Certes, « on peut être chrétien et passer sa vie à éviter ce qu’on ne veut pas voir » mais c’est là « vivre en état de péché mortel ».
AZ relate en outre la période conflictuelle au cours de laquelle,  en tant que directeur de la revue Nigrizia, il n’a pas hésité à dénoncer la corruption au sein de la classe politique italienne, compromise dans des trafics d’armes en direction de l’Afrique.
Sans mâcher ses mots, il aborde les difficiles rapports entre foi et politique, foi et économie mais aussi la problématique de l’inculturation vis-à-vis de laquelle il estime que l’Église catholique manifeste des tendances contradictoires. Il identifie d’autre part dans les contextes urbains actuels l’un des grands défis pour la mission aujourd’hui, et appelle de ses vœux une nouvelle orientation dans la formation du personnel missionnaire. C.-L. Lombard

Samuel Kobia, Le courage de l’espérance : les racines d’une vision nouvelle pour l’Église et sa vocation en Afrique, Cerf / COE,  2006

Secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises depuis 2003, le pasteur kényan Samuel Kobia offre ici sa vision de l’Afrique et du rôle des Églises en Afrique, une Afrique « terre natale de l’humanité ». Il propose une relecture de l’histoire du continent noir, en particulier de sa dépendance vis-à-vis des modèles occidentaux, jusqu’à la crise actuelle du modèle de l’État-nation. Son constat est celui d’une aliénation historique, fruit du racisme, de l’esclavage et du colonialisme, avec des sursauts périodiques pour s’en sortir. Non sans passion, SK plaide en faveur d’une reconstruction du continent qui devra aussi prendre en compte les domaines social, moral et spirituel. Témoignant de sa foi dans des valeurs africaines, SK plaide pour une éthique de la responsabilité. SK voit dans les Églises chrétiennes d’Afrique un « capital social stratégiquement positionné », capable de faire la différence dans la lutte contre la pauvreté et pour la justice, et donc de redonner aux Africains le courage d’espérer en s’ouvrant à l’avenir. C.-L. Lombard

Charles Raymond Ratongavao (dir), Hommage à Bruno Hübsch, Profac, Lyon, 2005, 3 t. (préface du Cardinal Philippe Barbarin).

Bruno Hübsch, Lyonnais d’origine, a travaillé comme prêtre à Lyon et à Madagascar, sa seconde patrie, où il est décédé brusquement, à 70 ans, en 2003. Ces mélanges témoignent d’abord de la sympathie pour la personne de Bruno Hübsch, un ami fidèle, un professeur exigeant, un prêtre donné. Ils sont aussi l’occasion de reprendre beaucoup des chemins empruntés par Bruno Hübsch dans son parcours intellectuel et spirituel. À la fois historien, œcuméniste et missiologue, aussi tenté par l’étude de la Bible : sa première publication n’est-elle pas la traduction en français des Paraboles de Joachim Jeremias en 1962 ? Mais il s’est également beaucoup investi dans l’apprentissage de la langue et de la culture malgache tout comme dans l’enseignement à Madagascar.
Les mélanges commencent par souligner l’intérêt de Bruno Hübsch d’abord pour Madagascar, avec une série d’articles sur la culture malgache et sur le défi de l’inculturation ; puis pour l’histoire. Bruno Hübsch avait coordonné toute une équipe pour la publication en français et en malgache de l’histoire œcuménique du christianisme à Madagascar (Madagascar et le christianisme, ACCT/Ambozontany/Karthala, 1993). Enfin, pour l’Écriture sainte, la patristique, l’œcuménisme et la missiologie.
Notons seulement le nom de quelques-uns des contributeurs : Christian Baboin-Jaubert (théologie morale, Lyon), Françoise Raison-Jourde (histoire, Paris), Marc Spindler (mission et œcuménisme, Bordeaux), Germain Rajœlison (sciences sociales, Antananarivo).
Les disciplines et les auteurs marquent la diversité des intérêts et des attaches de Bruno Hübsch. L’unité de sa vie a été certainement d’apprendre pour faire comprendre et de vivre pour témoigner. Jean-Marie Aubert


III – RECENSIONS

En rapport avec le dossier sur l’Église émergente

Brian McLaren, Réinventer l’Église, Valence, Ligue pour la lecture de la Bible, 2006  - 22 €

L’ouvrage de B. McLaren offre une approche résolument pragmatique, alliée à un souci didactique appréciable. Son univers de références, celui du monde évangélique américain  – disant cela on n’a rien dit … – peut s’avérer dépaysant. Malgré un effort de contextualisation en direction du lectorat français, un sentiment de décalage persiste. Conscient de ces limites, l’auteur s’en excuse dans sa préface.
Pour saisir ce qui est au fondement de l’entreprise de ce livre (« Ré-inventer l’Église », ce n’est pas rien  ), il peut être utile d’en commencer la lecture par le chapitre 11, « Entrer dans le monde post-moderne », pour comprendre ce que l’auteur entend par « moderne » et « post-moderne ». Ce changement de paradigme met les Églises en demeure de passer par une révolution radicale. La post-modernité est-elle pour les Églises une menace ou une occasion à saisir ? McLaren opte résolument pour la deuxième réponse. Il se refuse à considérer la transition du monde moderne au monde post-moderne comme un problème et préfère y voir « une étape dans l’aventure qui nous mène vers l’avènement du Royaume ». Son énoncé des caractéristiques du monde moderne  (les « sept virus » hérités des Lumières) le range au nombre des sympathisants des postmodernes. Dans l’aspiration de ces derniers au mystère, dans leur soif d’harmonie et leur quête d’unité, McLaren choisit de discerner non la capitulation devant un relativisme absolu mais l’indication que « la vérité compte tant pour eux qu’ils ne veulent plus mettre leur foi dans un seul point de vue ». Les réflexions de McLaren s’enracinent à la fois dans une prise au sérieux de notre temps et dans le souci d’un engagement concret pour relever les défis d’un monde globalisé. 
Brian McLaren  appelle à ré-inventer l’Église de l’intérieur même du monde post-moderne (déjà et pas encore là  ) et non en s’acharnant à regarder avec nostalgie en arrière. Assurément il oblige à prendre au sérieux l’un des principes de la Réforme invoqué de façon incantatoire, rarement mis en pratique : « une Église réformée, toujours à réformer ». Les Églises d’Occident ne sont encore guère habituées à se demander ce que peut signifier pour elles s’adapter, contextualiser, inculturer dans leur contexte propre, celui d’un Occident post-chrétien. 
Les pistes de réforme ouvertes par McLaren dans les divers domaines de la vie de l’Église offrent un stimulant incontestable à la réflexion autant qu’elles soulèvent des interrogations. Par exemple, à trop valoriser une culture de zapping, de self-service, d’adaptation permanente aux changements (cet accent est particulièrement sensible dans le chapitre « échanger nos traditions contre la tradition »), ne risque-t-on pas de se priver de valeurs importantes, celles que seules la durée, la patience, la persévérance, permettent de révéler ? N’y a-t-il pas en partie un leurre derrière cette quête perpétuelle de nouveauté qui semble indissociable de la culture  post-moderne?
Ré-inventer l’Église expose son auteur, connu outre-Atlantique pour être le promoteur d’une « orthodoxie généreuse » (selon le titre d’un de ses précédents livres), à des critiques d’horizons divers. D’aucuns le jugeront trop peu critique de la culture du temps, trop ouvert au pluralisme ambiant, ou encore trop « flou » sur le plan théologique... Mais ses propositions souvent audacieuses devraient pouvoir contribuer à alimenter le nécessaire débat sur l’avenir de l’Église.  C.-L. Lombard

Laurent Schlumberger, Sur le seuil : les protestants au défi du témoignage, Lyon, Olivétan, 2005, 84 p. – 16 € 

Quel est le contexte social et religieux de la proclamation de l’Évangile aujourd’hui en France ? C’est la première étape de la réflexion de LS. Ce contexte lance aux chrétiens de nouveaux défis, leur faisant un devoir de repenser la mission. Les Églises se marginalisent alors que le religieux sous toutes ses formes fait recette. La mondialisation de l’offre religieuse tend à tout relativiser. Le croyant s’autonomise : il lui revient désormais de choisir non seulement s’il veut croire ou non, mais également le contenu de ce qu’il veut croire. Avec la désaffection à l’égard des institutions, la transmission ne fonctionne plus. La séparation de plus en plus fréquente qui s’opère entre « croire » et « appartenir » fait craindre un renforcement des dérives sectaires. Selon LS, l’Église protestante en deviendrait « introuvable » ; l’auteur pointe du doigt une culture de minorité propre au protestantisme français qui se complaît dans l’isolement, la fragilité.
Comment être au clair sur ce que proclamer veut dire, et sur l’Évangile que l’on veut proclamer : c’est la deuxième étape de la réflexion de LS. L’Évangile n’est pas isolable du contexte qui l’a porté, pas plus que sa transmission. Cette dernière ne peut fonctionner indépendamment d’une culture, d’une morale, d’une pensée, d’une spiritualité, d’une expression artistique, de l’objet – Bible, autant de voies d’accès à l’Évangile à laquelle il ne se réduit toutefois pas. LS est animé d’une conviction forte quant à la pertinence de l’Évangile tel que proclamé dans la tradition de la Réforme : le caractère inconditionnel de l’offre de la grâce résonne avec force à une époque où il faut sans cesse faire ses preuves, et mériter une place au soleil. Autre forte  conviction : évangéliser n’est pas matière à option. C’est un ordre du Seigneur qui engage à partager ce que nous avons reçu, un Évangile-puissance de transformation des personnes, des relations, du monde. L’Église n’a pas de raison d’être en soi : elle vit d’un don reçu... et partagé. Elle existe dans sa mission et par sa mission.
Comment changer notre « culture d’Église » ? C’est là la troisième étape de la réflexion proposée par LS. Car le problème n’est affaire, selon lui, « ni de théologie, ni de piété, ni d’institution » mais avant tout de « culture d’Église ». Le problème des Églises dites historiques, c’est leur infirmité en matière de communication et de relations inter-personnelles. À force de valoriser la réflexion intellectuelle, et de juger « tout le reste sans importance, accessoire voire méprisable », elles en auraient perdu le mode d’emploi. Or, il s’agit là d’« erreurs à l’égard des personnes que nous côtoyons mais aussi à l’égard de l’Évangile »   Pour y remédier, il faut « passer d’une Église de membres à une Église de témoins » : bref, « réformer » la vie de l’Église en fonction de l’impératif missionnaire qui est sa raison d’être même. Et cela n’est pas réservé à des super-chrétiens. Le modèle d’évangélisation adapté est à chercher du côté de la rencontre : la foi est rencontre, le protestantisme est spiritualité de la rencontre. Les outils à notre disposition ? Le débat d’idées et le témoignage personnel, ce dernier nécessitant un  apprentissage en Église. 
LS tend aux Églises protestantes en France à la fois un miroir de la société dans laquelle elles ont vocation de témoigner de Jésus Christ, et un miroir de ce qu’elles sont. Le constat se veut lucide mais rassurant : certes, il faut passer à autre chose, mais ça ne devrait pas être trop difficile. Pourtant peut-on croire qu’il ne s’agisse « que » de culture d’Église... et de communication, et pas aussi du « reste » ? Un changement de « culture d’Église » peut-il vraiment intervenir sans des répercussions - sur la théologie, la piété, les structures - plus importantes que l’auteur ne le laisse entendre ?  C.-L. Lombard


IV – SOMMAIRES DE REVUES 

Les mentions [eng], [fre], [ger] et [spa] indiquent les langues d’origine des articles. Ce sont des mentions normalisées. Le manque de place nous amène à ne présenter que le numéro le plus récent des revues. Pour une version plus complète, consulter notre site internet, http://www.perspectives-missionnaires.org

Chakana, 2005, n̊ 6

Dossier : Visages de l’islam
Abou Yaareb Marzouki : La crise récurrente de l’islam : héritage culturel et progrès social [eng]. — Nur Kirabaev : L’islam dans le contexte du dialogue des cultures entre l’Est et l’Ouest [eng]. — Mustapha Ben Taïbi : Réception et interprétation du texte coranique : pour une linguistique de l’événement [fre]. — Frederic Ntedika Mvumbi : L’islam aujourd’hui en Afrique : quelques observations [fre].

Exchange, 2005, n̊ 4 [eng]

Philippe Chanson : Créolité et théologie : une théologie de la créolité aux Antilles françaises (article précédemment publié en français dans Etudes Théologiques et Religieuses, 2003, n̊4]. — Joachim Persoon : Nouvelles perspectives sur les christianismes éthiopien et africain : similitudes et contrastes dans l’expérience religieuse du 20e siècle. — Anthony O. Balcom : Nicholas Bhengu ou l’impact d’un pentecôtiste africain sur la société sud-africaine. — Lovemore Togarasei : Le pentecôtisme moderne comme phénomène urbain : le cas de l’« Église de la Famille de Dieu » au Zimbabwe. — Batara Sihombing : Mission pour la pratique de la vente aux enchères dans l’Église batak d’Indonésie. — Henk Witte : Du système au réseau : la forme sociale de l’œcuménisme au 21e siècle (réflexion à partir des thèses du sociologue des religions Jean-Paul Willaime).

Fait missionnaire (Le), n̊ 17, 2005

Thème : le Mozambique
Pierre Anouilh : Des pauvres à la paix : aspects de l’action pacificatrice de Sant’Egidio au Mozambique [fre]. — Liazzat J. K. Bonate : Le débat au sujet des rites funéraires au Mozambique : autour du livre À demolidora dos Prazezq de Shaykh Aminuddin Mohamad [eng]. — Pedro Pinto : Les témoins de Jéhovah au Mozambique du temps de la colonisation [eng]. — Gerhard Seibert : « Mais la manifestation de l’Esprit est donnée à tout homme pour retirer un bénéfice supplémentaire » : les Églises sionistes au Mozambique depuis le début du 20e siècle [eng]. — Terence Ranger : Mission chrétienne, capitalisme et Empire :  le point sur le débat : une recension  de l’ouvrage d’Andrew Porter : «  Religion versus Empire ? British protestant missionaries and overseas expansion 1700-1914” (Manchester university press, 2004) [eng].

Forum Mission, 2005

Thème : Le dialogue interreligieux
Michael Amaladoss : Dialogue en faveur de la vie [eng]. — Diego Irarrazaval : Des religions dans une Église locale [spa]. — Ludwig Rütti : Réponse à Diego Irarrazaval [ger]. — Joseph Kalamba Mutanga : Nécessité et conditions préalables du dialogue religieux en Afrique dans : « Discours théologiques négro-africains » de O. Bimwenyi Kweshi [fre]. — Jeyaraj Rasiah : L’Asie en dialogue avec Jésus Christ [eng]. — Clemens Sedmak : Essayer de comprendre : Mission et littérature [ger]. — Oscar Bazoberry Ch. : Une maison habitable pour tous  [spa] . — Selvister Ponnumuthan : Dialogue ou collaboration : une perception du dialogue interreligieux à partir du contexte du Kerala [eng]. — Ikechukwu Ani : À propos de quoi dialoguons-nous ? [eng]. — Sebastian Painadath : Le dialogue comme nouveau langage de la mission [ger]. — Hans Waldenfels : La Chine change : [évolutions dans les relations entre Pékin et le Vatican] [ger]. — Dietrich Wiederkehr : Pour un dialogue des religions équitable : approche synchronique et approche diachronique [ger].

IBMR, 2006, n̊ 1

William R. Burrows : Mission et missiologie sous le pontificat de Jean-Paul II. — Chandra Mallampali : Le christianisme mondial et l’« Amérique protestante » : les récits fondateurs [des États-unis] d’Amérique et les limites imposées à la diversité d’expression du christianisme. — Joon-Sik Park : John Howard Yoder, théologien de la mission. — Thomas J. Hastings et Mark R. Mullins : Crise du leadership au sein des communautés de l’Église protestante japonaise [United Church of Christ in Japan]. — William R. O’Brien et Dellanna West O’Brien : Notre parcours missionnaire. — David D. Barrett, Todd M. Johnson et Peter F. Crossing : Statistiques missionnaires 2006 : buts, ressources, doctrines des 350 Communions chrétiennes du monde. — Miriam Moffitt : La Society for Irish Church missions to the Roman catholics [Société pour les missions de l’Église d’Irlande auprès des catholiques romains] : philanthropie ou corruption ? Timothy Man-kong Wong : Interview de Jessie Gregory Lutz, historien du christianisme chinois. — Les 15 principaux ouvrages missiologiques parus au cours de l’année 2005.

IRM, 2005, n̊ 375 [eng]

Thème : Forme présente et forme future de la mission
Vinoth Ramachandra : Transformations religieuses globales, vision politique et témoignage chrétien. — Wonsuk Ma et Julie C. Ma : Jésus Christ en Asie : notre cheminement de croyants pentecôtistes. — David Kettle : Croire sans appartenir ?  Le changement culturel à la lumière du contexte théologique.
D’Athènes à Porto-Alegre et au-delà
Jesudas M. Athyal : « Viens Esprit saint, « sonde, guéris et réconcilie » : questions restées en suspens à la suite de la Conférence d’Athènes. — Christoffer H. Grundmann : Les premiers pas du christianisme dans le troisième millénaire. — Ernst M. Conradie : La mission comme évangélisation et comme développement ? Quelques perspectives à partir du Notre Père.
En route vers 2010 [le centenaire de la Conférence d’Edinburgh]
Dyron Daughrity : Stephen Neill, les missions et le mouvement œcuménique. — Kenneth R. Ross : La mise sur pied de la conférence d’Edinburgh 2010 : comment discerner l’impulsion de l’Esprit.

Missiology, 2006, n̊ 1 [eng]

Thème : Mission et « théologie publique » : rencontre annuelle de l’Association américaine de missiologie
Discours inaugural par Sheikh Abdullah Al Salimi. — George R. Hunsberger : Voix missionale et posture d’une « théologie publique » [pour un faire théologique qui interpelle la sphère publique]. — Helene Slesssarev-Jamir, La mission de la théologie à l’heure de l’impérialisme [américain]. — Lalsangkima Pachuau : Mizo « Saakhua » [la « religion » des Mizo – ethnie à la frontière entre le Nord Est de l’Inde et la Birmanie] en transition : changement et continuité d’une religion « première » au christianisme. — Darrel L.  Whiteman : L’impact de l’appartenance « ethnique » et de la culture dans la formation de l’identité missionnaire occidentale.

Mission de l’Église, n̊ 150 hors-série [fre]

Dossier : Pédagogie du développement

Mission de l’Église, 2006, n̊ 150 [fre]

Thème : Hommes et femmes en mission
Josée Ngalula : Visages bibliques de Dieu : métaphores et réalité ; implications éthiques. — Yvette Chabert : Oser une alliance pour la mission. — Marie-François Baslez : De la mission paulinienne aux premiers siècles de la vie ecclésiale : une évolution régressive. — Pierrette Daviau : Fécondité évangéliques des rapports homme-femme. — Gérard et Marie-Madeleine Testard : Couples en responsabilité ecclésiale. — Odile Schliesendinger : Hommes et femmes dans la mission au Maghreb. — Silvia Recchi : Transformation de la relation homme/femme et transformation de la vie ecclésiale : un regard venu d’Afrique. — Jean-Emmanuel Gouze : Il faut un homme et une femme pour que s’enfante l’Évangile. — Ignace Ndongala Maduku : Femmes et hommes partenaires égaux de l’Église-famille de Dieu dans la réalité ecclésiale de Kinshasa ? Francisco : En Amérique latine, mission vécue ensemble.

Missionalia, 2005, n̊ 2 [eng]

Thème : « Car Dieu a tant aimé le monde » : missiologie et études néo-testamentaires
Willem. A. Saayman : Etudes néo-testamentaires et missiologie en Afrique du sud : une difficile cohabitation ? — C. Stenschke : Etudes néo-testamentaires et missiologie en Afrique du sud : une cohabitation satisfaisante. — J. Mbiti : Comprends-tu ce que tu lis ? la Bible dans les foyers, les écoles, les Églises africaines. — K. Haacker : Un même Évangile, plusieurs peuples, une prédication : la stratégie missionnaire de l’apôtre Paul. — E. J. Schnabel : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jn 20.21) : la mission de Jésus et la mission de l’Église. — D. E. Garland : « Se faire tout à tous » : la mission dans un contexte d’idolâtrie : accommodation ou fidélité ? — S. Nadar : Changements de paradigme missionnaire : d’une éthique de la domination à une éthique de justice et d’amour : le cas de 1 Tim 2 : 8-15. — Nico. A. Botha : La mission comme prophétie : une lecture de l’Apocalypse comme parole prononcée à partir d’une situation plutôt que comme parole dite en avance sur les événements. — D. G. Van der Merwe : Persévérer dans la souffrance : une spiritualité pour la mission. — T. S. Maluleke : Une nouvelle étape dans le débat sur la traduction de la Bible en langue vernaculaire : des échos de Hammanskraal  [Conférence organisée par la Société des études néo-testamentaires en 2001].

Mission studies, 2005, n̊ 2 [eng]

Dale T. Irvin : [Pour un renouveau de l’œcuménisme : déloger le christianisme de ses anciens « territoires »]. — Christopher R. Little : En quoi la mission chrétienne est-elle spécifiquement « chrétienne » ? [pour une ré-orientation « doxologique » de la mission]. — Jojo M. Fung : Réflexion théologique sur le « baptême en eau profonde » et ses implications missiologiques pour l’Église catholique en Asie. — Paul Jenkins : Quatre mille générations oubliées : en quoi la longue durée propre à l’Histoire de l’Afrique questionne-t-elle notre mission, notre théologie et notre piété ? — Amon Eddie Kasambala : L’« empowerment » comme concept missiologique opposé à l’ « empowerment » dans une perspective idéologique et politique. — Clifton R. Clarke : Vers une christologie fonctionnelle au sein des Églises indépendantes (AICs) du Ghana. — Norman E. Thomas : Indigénisation authentique et libération dans la pensée du théologien zimbabwéen  Canaan Sodindo Banana (1936-2003).

Sedos Bulletin, 2005, n̊ 11/12

Domingo Moraleda : Le rôle messianique et symbolique de la vie consacrée dans la mission. — Susan Smith : L’histoire des femmes engagées dans la mission chrétienne [eng]. — Nathanaël Yaovi Soédé : Une violence occulte : l’indifférence : impacts sur le développement en Afrique [fre]. — Jean-Paul Marthoz : La violence dans les médias : le refus de penser [fre]. — Brian Farrel : Mission mondiale et évangélisation : à propos de la participation catholique aux conférences missionnaires mondiales du COE et en particulier à celle d’Athènes en 2005 [eng]. — Graziano Battistella : Quelle protection pour les migrants ? Politiques de l’immigration et droits de l’homme [eng]. — Carlos Rodriguez Linera : Rapport annuel du SEDOS (Service de documentation et d’étude sur la mission mondiale).

SMT, 2005 n̊ 4

Torsten Löfstedt : La création et la chute d’Adam : comparaison entre récit coranique et récit biblique. — Tomas Sundnes Dronen : Le rôle de la religion dans le changement social : l’arrivée du christianisme chez les Dii, peuple de l’Adamawa au Nord du Cameroun, 1934-1960. — Maria Gustafsson : Travailleurs pour Christ : une étude sur la jeunesse au sein d’Oasis de Esperanza, une méga-Église du Costa-Rica.

Spiritus, 2005, n̊ 181 [fre]

Dossier : Rompre le filet : mettre fin aux situations de violence
Actualités : témoignages d’engagements pour la paix en provenance de divers contextes (Colombie, RDC, Sierra Leone et Libéria). — Maurice Cheza : À partir des lettres des évêques africains. — Basil Mouchir Aoun : Les leçons de l’expérience de la démocratie libanaise. — Jean-François Noël : La violence de la faute. — Benoît Thiran : Association « Sortir de la violence ». — Raymond Mengus : Offrir du sens. — Patrick Simonnin : Comment sortir de la violence ?

Spiritus, 2005, hors-série [fre]

Thème  : Ad gentes [le décret conciliaire], 40 ans après

Zeitschrift für Mission, 2005, n̊ 4 [ger]

Roland Thie : « Le sang est plus épais que l’eau » :  la signification de l’appartenance au peuple au sein de l’Église évangélique luthérienne de Tanzanie. — Tobias Brandner : La théologie Jianshe : réflexion sur la mise en œuvre de la théologie de la reconstruction en Chine. — Detlef Blöcher :  Envoi de personnel au sein du mouvement missionnaire évangélique [= protestant] allemand : une étude comparative des différents organismes d’envoi : EMW [organisme de l’Église Evangélique d’Allemagne-EKD], AEM [missions évangéliques – evangelikal], APCM [missions pentecôtistes-charismatiques]. — Roland Löffler : Critique du génocide arménien  et sauvegarde  des institutions : retour sur le travail de la Commission Orient et Islam du Comité des missions évangéliques allemandes pendant la Première Guerre mondiale. — Olaf Schumann : Quel parti prenons-nous avec l’islam ? Un effort d’auto-compréhension chrétienne sous le coup des actes de violence des islamistes. — K. C. Abraham [Bangalore, Inde] : Vivre dans un monde multi-religieux.


V – INFORMATIONS DIVERSES


Le nouveau Selly Oak Centre for Mission studies, soutenu par l’Église méthodiste et l’USPG (Society for the Propagation of the Gospel, anglicane) ouvrira ses portes en septembre 2006. Situé à Birmingham, Royaume-Uni, ce centre à vocation œcuménique prendra la suite du College of the Ascension. Le nouveau Centre déploiera ses activités selon les axes suivants  :
1. – Formation à la mission pour ceux qui vivent une expérience d’envoi à court ou à long terme dans le contexte de l’Église universelle, en partance pour l’étranger ou accueillis au Royaume-Uni.
2. – Développement de formations à destination des enseignants et chercheurs en provenance des Églises à l’étranger accueillis au Royaume-Uni dans le cadre de leurs cursus.
3. – Renforcement des études missionnaires comme discipline académique et pratique et l’encouragement à la recherche.
4. – Développement d’un réseau d’institutions de formation théologique et missiologique.
Pour plus d’informations, contacter : Rev. Canon Dr. David Hewlett, Principal, the Queen’s Foundation, Somerset Road, Edgbaston, Birmingham B15 2QH Grande-Bretagne ; http://www.uca.bham.ac.uk/future.htm

Le Global China Center, Charlottesville, Virginie, États-Unis, se prépare à lancer le Biographical Dictionary of Chinese Christianity (BDCC) ou Dictionnaire biographique du christianisme chinois : très largement interconfessionnel, et fournissant avant tout des éléments de description de type historique, le BDCC a vocation à couvrir l’ensemble du christianisme chinois à partir des temps les plus anciens jusqu’à aujourd’hui, en incluant les communautés chinoises hors de Chine. Conçu sur le modèle du DACB (Dictionary of African Christian Biography), il sera publié sous la forme d’une base de données accessible en ligne et libre de droits. Le projet du BDCC est dirigé par Yading Li, du Global China Center, en lien avec l’OMSC (Overseas Ministries Study Center), lui-même promoteur du DACB. Le BDCC se rattache lui-même à un projet encore plus vaste d’une base de données biographique du christianisme asiatique, sous l’impulsion du Centre for the Study of Christianity in Asia (Trinity College) à Singapour ainsi que du Don Bosco Centre à Shillong, en Inde, et du Trinity Methodist Church à Selangor Dural Ehsan, en Malaisie.
Pour plus de détails : bdcc@globalchina.org. (Source IBMR, 2006, n̊1)

La revue Forum Mission  prend la suite de la Nouvelle Revue de sciences missionnaires qui fut publiée de 1945 à 2004 par l’Association pour la promotion  de la missiologie. Elle s’efforcera de  promouvoir, dans une perspective à la fois œcuménique et interdisciplinaire,  dialogue, échange et débat dans le domaine de la missiologie et dans les domaines connexes : théologie des religions et science des religions. Elle souhaite recevoir des contributions d’universitaires/chercheurs comme de missionnaires se rattachant aux contextes culturels et confessionnels les plus variés. Pour tout renseignement écrire à Forum Mission, Kreuzbuchstrasse 44, CH-6006 Luzern, Suisse,  Telefax : +41 41 375 7275, E-mail : fmred@romerohaus.ch ou consulter :  www.forummission.ch


VI – PERSONALIA

Arnulf Camps, 1925-2006

Franciscain néerlandais, missiologue, il fut co-fondateur de l’IAMS (International association for mission studies) dont il fut le président de 1974 à 1978. Il occupa la chaire de missiologie à l’Université catholique de Nimègues de 1963 à 1990. Tout d’abord missionnaire et enseignant en théologie à Karachi au Pakistan de 1957 à 1961, il eut l’occasion durant cette période de visiter l’Inde et le Sri Lanka ainsi que plusieurs pays du Proche-Orient. Sa carrière professorale, riche et fructueuse, contribua à une meilleure reconnaissance de la missiologie comme discipline académique. Ses très nombreuses publications portent sur le dialogue interreligieux, la théologie des religions et l’histoire de l’Église en Asie. Entre 1976 et 1978, il publia en néerlandais pas moins de trois ouvrages sur le dialogue interreligieux, tous trois traduits en anglais en 1983 et publiés en un seul volume par l’éditeur Orbis books sous le titre  Partners in Dialogue : Christianity and Other World Religions. Arnulf Camps a  longtemps été conseiller auprès du Conseil Pontifical pour le dialogue interreligieux.
Source : Nijmegen Institute for missiology

Kwesi A. Dickson

Décédé à Accra le 26 octobre 2005 à l’âge de 76 ans, K.A. Dickson était pasteur de l’Église méthodiste du Ghana, professeur émérite de l’Université du Ghana, Legon, et il dirigea le département d’études religieuses de cette université ainsi que l’Institute of African Studies.  Théologien de renommée internationale, il a été professeur visiteur à l’Union Theological Seminary de New York ainsi qu’au Mansfield College d’Oxford où il avait fait ses études.  Il a publié dans les domaines de l’histoire de l’Église, de la mission et de la théologie africaine. Il est l’auteur de Uncompleted Mission : Christianity and Exclusivism (Orbis, 1991, rééd. en  2000), Theology in Africa, (Darton Longman and Todd, 1984), et avec P. Ellingworth, Biblical Revelation and African Beliefs, (Orbis, 1969). Le prof. Kwesi Dickson avait succédé au Rév. Desmond Tutu comme  président de la CETÀ (Conférence de toute l’Afrique) en 1997.
Source : IBMR janvier 2006